Fondée en 1992, implantée à Colombes (92), la compagnie Le Temps de Vivre développe des spectacles où la narration occupe une place centrale, à l’image de son fondateur Rachid Akbal, raconteur contemporain, auteur et observateur du réel.
C’est ainsi qu’est créée La Trilogie algérienne, une oeuvre sur l’immigration, composée des spectacles Ma mère l’Algérie, Baba la France et Alger Terminal 2.
Avec Samedi, la révolution, sur les révolutions arabes, et Mon vieux et moi, sur le grand âge et la fin de vie, Rivages, sur les migrants puis Cent culottes et sans papiers, sur l’école à partir d’un texte de Sylvain Levey, Rachid Akbal poursuit son exploration d’écritures contemporaines au plus près des interrogations de son époque.
Avec Retour à Ithaque, réécriture de L’Odyssée d’Homère, spectacle bifrontal et participatif, la compagnie continue de dessiner les contours d’un théâtre-récit singulier, inclusif, politique et adressé.
La dernière création, Les contrées sauvages, sur la banlieue et les discriminations, s’attache à développer une esthétique marquée par le croisement des disciplines.
Ce théâtre affirme la nécessité d’un aller-retour permanent entre récit fictionnel et écriture du présent, le tout au service d’une adresse et d’une relation au spectateur singulières.
La porosité des frontières établies entre fiction et autobiographie, entre passé et présent, permet de renouveler et d’inventer sans cesse de nouveaux codes de jeu.
Le but ? Fabriquer des histoires communes.
Pour fabriquer ces histoires communes, chaque projet se partage et se construit avec des publics, des lieux et des collectivités. Au-delà des formes habituelles de rencontres (répétition publique, discussion, masterclasse…), chaque création appelle l’invention de dispositifs de médiation qui permettent l’émergence d’un langage partagé sur les œuvres. En amont de la création, durant les phases de recherche, d’écriture et de répétition, la compagnie invente des modalités de rencontre pour ouvrir les coulisses de la création et faire participer les habitants. Chaque résidence s’appuie sur une connaissance fine des territoires d’intervention et des sujets abordés. La mémoire et l’Histoire des lieux, des faits, des personnes est, à ce titre, un préalable au déploiement de notre action publique comme de notre geste artistique. Cette démarche singulière s’inscrit dans la durée et dans la construction d’un lien particulier, deux conditions nécessaires à la fabrique d’un autre récit sur le monde contemporain, qui offre une place à chacun et des interstices pour se rencontrer.
En 2000, la compagnie a aussi créé Rumeurs Urbaines. Évènement géographique, sociologique et humain irriguant quinze villes et trois départements, de Colombes (92) à Argenteuil (95) en passant par Houilles (78), ce festival œuvre à la diffusion, la sensibilisation et la formation dans le domaine du conte et des arts du récit. Engagé dans le soutien à la création, Rumeurs Urbaines permet la naissance de spectacles et facilite l’émergence des jeunes conteurs, multipliant les expériences, croisant formes et disciplines jusqu’à devenir aujourd’hui une fabrique structurante dédiée aux arts du récit.