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Métamorphoses du vivant

En quelques mots

À partir d’un souvenir d’enfance enfoui, celui d’une créature mi-humaine mi-arbre, Kaci, l’auteur-narrateur, tente de tisser le fil de nos attachements au vivant.

Jouant avec les codes du théâtre et la complicité des spectateurs, il donne vie et corps au personnage de Clé. Née sous X, la jeune femme compte sur un voyage à la Réunion pour retrouver la trace de ses ancêtres.

Kaci va l’aider dans sa quête d’identité en l’amenant à rêver de nouvelles racines, bien plus anciennes que le jour de sa naissance.

Ensemble, ils vont remonter le temps jusqu’au 19e siècle, à la rencontre d’un herboriste et de sa jeune esclave.

Porté par une musique envoûtante et des images saisissantes tournées dans les forêts primaires, Métamorphoses du vivant magnifie nos imaginaires en faisant appel au merveilleux et à ses intercesseurs.

 

Tout public à partir de 12 ans · Durée : 1h10

Bande-annonce

Prélude

Distribution

Avec Rachid Akbal, Lymia Vitte

Mise en scène et texte : Rachid Akbal

Création vidéo : Didier Léglise

Création lumières : Hervé Bontemps

Création sonore : Clément Roussillat

Scénographie : Cécilia Galli

Costumes : Fabienne Desflèches

Regard dramaturgique : Stéphane Schoukroun

Assistante scénographie et costumes : Anna Ward

Regard artistique à la Réunion : Audrey Levy

Traduction et conseil en langue créole : Shanel Huet

Construction : Manu Charnay

Régie générale : Katell Le Gars

Crédits photo : Valérie Frossard

Production

Production : Compagnie théâtrale Le Temps de Vivre

Co-production : Festival La Bèl Parol / Cie Karanbolaz et Théâtre Luc Donat à la Réunion, Scène nationale de l’Essonne à Evry, Espace culturel Boris Vian aux Ulis.

Avec l’aide à la création de la Région Île-de-France
Avec le concours financier du Département de l’Essonne.

Accueils en résidence : Théâtre de l’Usine à Eragny, l’Avant-Seine / Théâtre de Colombes, Théâtre Luc Donat à la Réunion, Scène nationale de l’Essonne à Evry.

Calendrier

Saison 22-23

Samedi 29 octobre 2022 à 20h au théâtre Luc Donat au Tampon, La Réunion (974)
Vendredi 25 novembre 2022 à 20h30 à l’Espace culturel Boris Vian aux Ulis (91)
Vendredi 14 avril 2023 à 21h et dimanche 16 avril 2023 à 16h au Théâtre de l’Usine à Eragny (95)
Mardi 18 avril 2023 à 20h à l’Agora-Desnos, scène nationale de l’Essonne à Evry (91)

Saison 21-22

Septembre 2021 : 3 semaines de résidence d’écriture, masterclasse et balades contées à la Réunion

Janvier > juin 2022 : résidences d’écriture et balades contées en Île-de-France et dans le Parc Naturel Régional du Vexin

Extraits

Kaci arrive du lointain.

Quand j’étais enfant à Aulnay-sous-bois, il y avait un petit ruisseau qui serpentait tout près de chez moi, c’est là que j’aimais vagabonder. J’y allais souvent seul, je remontais le cours d’eau, je m’enfonçais dans la végétation, j’étais un vrai sauvage comme m’appelait mon voisin. C’était ma brousse, l’endroit où je m’inventais. J’avais une cabane, où je me réfugiais quand la terre tremblait autour de moi. Un jour, je me suis endormi sur le tapis de feuilles que je m’étais fabriqué. Et, je ne sais pas si c’était un rêve, mais j’ai senti que je n’étais pas seul, que quelqu’un me regardait, oui quelqu’un marchait autour de ma cabane. Je me suis redressé, il n’y avait que les arbres et les ronces. Pourtant, j’entendais une voix, j’entendais chuchoter. J’étais un gamin. J’avais peur. Je me disais : c’est le vent dans les arbres. J’avais peur et, en même temps, j’aimais ça.

Chaque fois que je revenais dans ma brousse, tout ça, là, qui vivait autour de moi me parlait, et à chaque fois j’avais l’impression de naître de nouveau.

Un soir, je suis certain de l’avoir vu, ce jour-là, mon père m’avait mis une de ces raclées, alors j’ai chaussé mes baskets, et j’ai couru jusqu’à ma cabane. Je l’ai vu, j’ai encore du mal à la décrire, faudrait que je vous la dessine, c’était une créature qui marchait dans la pénombre, ce n’était ni un être humain, ni un arbre, c’était un peu les deux, elle avançait dans la végétation, et elle éclairait tout devant elle, j’ai voulu lui parler, j’ai ouvert la bouche, mais je n’ai pas dit un mot. Et elle a disparu.

Ils ont décidé d’enfermer le ruisseau dans des canalisations. Pendant toutes ces années, la brousse et tout cet univers se sont dissipés dans les brumes de mon enfance. Jusqu’à aujourd’hui, je n’avais pas mis de mots sur ma relation avec tout ça, cette créature mystérieuse, cette nature qui me parlait, tout ça qui vivait autour de moi. Ce vivant qu’on ne cesse de détruire, c’est de ça dont je dois vous parler aujourd’hui, l’urgence de nous reconnecter avec les plantes, les autres animaux. C’est un des sujets qui nous préoccupe tous aujourd’hui, et c’est pourquoi je suis là, ce n’est pas un sujet simple. Je ne sais pas, par où commencer. Je vais encore vous parler de moi, c’est le plus simple, c’est ce que je sais faire le mieux.

(…) Je suis un raconteur d’histoires, j’ai commencé à mettre des choses sur le papier, c’est-à-dire dans ma tête, mais le sujet est trop vaste. Car pour moi tout est lié, parler du vivant c’est aussi parler de l’identité. Sans oublier de donner une place centrale à la Femme. Mais, je n’arrive pas à tirer un fil conducteur. Je n’avance plus.

Alain, mon ami jardinier, toujours de bon conseil, est venu chez moi pour m’aider.

Il m’a apporté des plantes et des livres. Philippe Descola, Edouardo Kohn et « Sur la piste animale » de Baptiste Morizot.

Vous savez qu’une étude a révélé que des éponges maritimes partagent 70% de gènes humains. Les éponges actuelles sont nos lointaines cousines.

Elles font partie de ta famille. Oui penses-y sous la douche, nous nous frottons avec nos ancêtres.

Constitué de 70% d’eau, nous sommes des citernes, sur nos deux pieds.

Nous aurions pu être une simple banane.

Être une banane, bio j’espère, pour être dévoré pour tout le soleil enfermé en nous.

Nous sommes le fruit d’une longue métamorphose du vivant.

Bref, en sortant les plantes qu’Alain m’avait apportées, emballées dans du papier journal, je suis tombé sur un article du journal local, sur une jeune femme d’Évry-Courcouronnes qui prépare la course de la Diagonale des fous qui se déroule sur l’île de la Réunion. J’ai interprété cela comme un signe. Elle allait être le personnage qui va m’accompagner dans cette histoire. La création pouvait enfin commencer.

Sur le tulle est projeté le journal. On voit les titres en gros avec des articles.

Évry

Une habitante d’Évry prépare la course à pied de la Diagonale des fous sur l’Île de la Réunion.

C’est quoi qui vous motive autant ? « Une petite musique en moi qui me pousse à courir, et je m’accorde avec la musique. »

Monde

Au nord du Maroc on a retrouvé deux squelettes enlacés d’Homo-sapiens. Cela nous fait remonter à – 300 000 ans.

Ce serait peut-être Adam et Ève.

Kaci quitte la scène.

Chapitre 1 – Rencontre avec Clé

Sur un des tulles : mon personnage principal est la jeune sportive d’Évry qui va participer à la Diagonale des fous.

Kaci est entré chez lui, il a poussé sa valise, il est face au public.

Imaginons. Je vous propose d’inventer ce personnage avec moi, c’est la première fois que je fais cela. Ce personnage, c’est la femme, la jeune sportive du journal qui va participer à la Diagonale des fous. Elle va à la Réunion, ses racines sont là-bas, mais elle ne le sait pas encore. Comment est-elle physiquement ? Créole, surtout si c’est une réunionnaise.

La situation de départ maintenant :

Il est 21h, je suis chez moi, dans mon canapé, musique.

On sonne. Elle entre.

Bonsoir, merci d’avoir répondu à mon invitation, tu es là pour m’aider à raconter cette histoire.

Elle apparaît

Kaci

Waouh !

Bonsoir, merci d’avoir répondu à mon invitation. Cela me fait plaisir que tu sois là. Pardon, je ne t’ai pas demandé tu as soif… faim, en même temps. 

Clé

C’est…

Kaci

Bizarre, oui pour moi aussi.

Au public

C’est la première fois qu’un personnage vient me rendre visite !

À l’adresse de Clé

Je t’ai choisie pour que tu m’accompagnes, on va inventer ton histoire !