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Edito juin 2024
Cela fait du bien d’écrire, d’entrer en relation, de sentir qu’on échange, je ne sais pas vous, mais moi quand j’écris, j’imagine vos réactions, vos sourires ou vos colères, j’imagine tout ce que peuvent produire mes mots ailés, alors, je compose avec toutes ces sensations imaginées. En ce moment, entrer en relation est important, nous n’avons pas envie d’être seul.

Je n’avais pas prévu d’écrire sur les élections européennes. J’avais prévu de prendre le TGV pour Marseille le 07 juin, et de me saisir d’un sujet dont je tirerai le fil conducteur, et à la fin de mon édito, de vous parler du festival d’Avignon. Je voulais déjà partir sur la tristesse de voyager dans le métro parisien entouré de personnes naviguant dans le labyrinthe des applications de leur téléphone portable, indifférents à tout ce qui se passe autour d’eux, oreillettes et casques sur les oreilles pour les couper des autres. Chacun son univers, un bureau mobile, un refuge pour se prémunir des autres, un monde virtuel qui nous coupe inexorablement du vivant. L’autre n’est plus l’enfer, l’autre n’existe plus, c’est réglé.

 

Bien sûr le résultat des élections et ses conséquences sont d’une autre nature. La montée attendue de l’extrême droite presque partout en Europe est saisissante. 

Même si l’équilibre des forces est maintenu en partie, les conservateurs continueront leur règne, les idées sombres gagnent du terrain.

Mais la peur, la peur de vivre dans un monde où la température grimpe d’année en année, où la guerre ne s’éteint jamais, un monde où l’avenir est incertain, nourrit tous les fantasmes. Vous ajoutez le manque de service public, les transports inexistants, la disparition du seul café où on se sentait moins seul, la fermeture des magasins d’alimentation, une retraite de misère, des prix qui grimpent, un salaire tout petit, alors, hélas, il est (normal) que jusque dans les villages les plus reculés de l’hexagone où on n’a jamais caressé un arabe ou un noir, la peste brune s’étende à chaque élection.

Et partout en Europe, chaque pays s’accroche à son passé glorieux, lumineux, colonial, à l’Europe héritière de la civilisation gréco-romaine et partout on entend que l’Islam est incompatible avec l’Europe judéo-chrétienne. Hier, le juif encore, hier, le brun et le noir, aujourd’hui, c’est surtout l’islamiste. La peur du grand remplacement est toujours à l’œuvre. Il faut toujours un bouc émissaire.

L’étranger n’est pas le bienvenu, il dort dehors, le long des autoroutes, sur les berges du périphérique de Paris. On l’enjambe sur les trottoirs.

On s’habitue à ces petites tentes refuges qui poussent comme des fleurs de misère sur le macadam.

Quelle honte en France cette politique de l’exclusion, du non-accueil.

L’hypocrisie du libéralisme, qui pour faire tourner l’économie, tire profit d’une main-d’œuvre pas chère, il faut continuer de remplir les caisses, les étrangers sont nécessaires, aussi les gouvernements européens se contorsionnent dans des mensonges éhontés. Ils font venir les étrangers et ils attisent les peurs. Et partout dans les champs pour les récoltes, les chantiers de construction, à l’hôpital, les services à domicile ou aux personnes âgées, les visages et les mains viennent de loin. Où se cache l’Europe sociale ? France, terre d’asile tu n’es plus. Aucun mur n’arrêtera ceux qui fuient la guerre ou la famine engendrée par le dérèglement climatique. Et le capitalisme saura les exploiter, ici ou là-bas. Les gens votent RN sans même connaître leur programme, ils veulent essayer autre chose, quelle connerie. Je ne dirais pas que ce sont des cons, mais pas loin, et que j‘évite de leur parler, comme dirait un auteur dont j’oublie le nom, de peur de les rendre intelligents. La connerie étant la chose la plus partagée, je me mets aussi dans le camp des cons quelquefois.

C’est davantage l’ignorance, le manque de culture qui caractérise la majorité des votes populaires ou non qui apportent leurs voix aux idées sombres. La soupe culturelle qu’ils ingurgitent en écoutant Hanouna et consorts, ou toutes les émissions autant abrutissantes, toute cette culture de divertissement mercantile qui inonde les portables, la télé et une partie du théâtre, a été entretenue globalement par les gouvernements successifs depuis le virage libéral des années 90.

 

Oui nous avons voté ce week-end pour les élections européennes. C’est pour cela que j’étais parti à bord d’un TGV en direction de Marseille.

C’est là où je devais vous faire descendre à la Cité des Papes pour vous parler de notre présence au festival Off d’Avignon qui aura lieu du 3 juillet au 21 juillet.

 Voilà ce que j’avais écrit.

Nous jouons Retour à Ithaque, tous les matins à 10h sauf le 08 et le 15 qui sont des jours de relâche.

C’est dans un magnifique lieu intra-muros, le jardin d’un Carmel, un tiers-lieu culturel. On peut y voir des spectacles, et on peut aussi y venir pour se rencontrer, boire et manger, le lieu est ombragé, les murs sont épais, une petite halte de fraîcheur cela fait du bien à Avignon en juillet.

L’adresse : 3 rue de l’Observance. La programmation est portée par le théâtre du Train Bleu.

Nous comptons sur vous pour diffuser l’information. Comme vous le savez, on ne sera pas les seuls à jouer, aussi le bouche-à-oreille est important, il est plus efficace qu’un tract que l’on tend désespérément dans les rues d’Avignon sous le soleil brûlant.

Pour ceux qui ne l’ont pas vu, c’est un spectacle participatif et écologique où le public prend en charge une partie du jeu avec moi. Nous déambulons dans le jardin du carmel en suivant Ulysse qui rentre enfin chez lui, non pas en vainqueur, mais en mendiant, car il sait que dans sa maison, des rapaces se sont installés depuis trois ans. Ils convoitent sa place et sa fortune. L’Odyssée est aussi une œuvre politique.

 

 

Durant le voyage retour, dimanche 9 au soir, j’ai essayé d’avoir des informations, de lire les résultats. J’ai échangé avec un jeune qui fait des études de géographie politique, je lui ai dit ma crainte pour les années à venir.

Le monde entier est un bateau qui a arrêté son moteur mais la force d’inertie le pousse toujours vers l’avant. Nous devons tous prendre notre part au changement radical qui nous permettra de tourner le dos au libéralisme, pour aller vers un monde plus juste, un monde tout vert, mais pas la croissance verte, il faut arrêter avec les mots PIB, croissance, progrès, le monde n’est pas sans limite, l’imagination oui. Il faut bien que cela démarre quelque part, même si c’est embryonnaire, même si à l’échelle du monde cela peut sembler impossible.

Il faut bien commencer le rêve.

 

La culture ne doit pas devenir un refuge aux idées sombres, mais bel et bien une maison commune ouverte sur le monde.

Je n’avais pas envisagé notre participation à Avignon sous cet angle, mais la réalité du moment nous oblige. A la rentrée nous allons réfléchir avec la compagnie le Temps de Vivre à notre place dans ce monde en reconstruction, il va falloir inventer d’autres formes alternatives d’engagement artistique, culturel, de production et de diffusion.

 

L’été va finir par se poser partout sur la France Hexagonale. Ailleurs, il fait déjà trop chaud, les cigales remontent vers le nord.

Je vote le 30 juin et le 07 juillet.

Le Temps de Vivre vous souhaite un bel été 1936.

Retour à Ithaque

Spectacle participatif en extérieur

Du 3 au 21 juillet dans les jardins du Carmel d’Avignon, 3 Rue de l’Observance à Avignon (84) en partenariat avec le Théâtre du Train Bleu durant le festival Off d’Avignon.

Billetterie auprès du théâtre du Train Bleu. Si vous êtes professionnels du spectacle vivant, nous vous invitons à vous tourner vers notre chargé de diffusion, Alexandre Slyper : diffusion@le-temps-de-vivre.info.

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Rumeurs Urbaines

Festival et fabrique du conte et des arts du récit

La 25ème édition aura lieu du 27 septembre au 26 octobre 2024.

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Retour à Ithaque

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Du 3 au 21 juillet dans les jardins du Carmel d’Avignon, 3 Rue de l’Observance à Avignon (84) en partenariat avec le Théâtre du Train Bleu durant le festival Off d’Avignon.

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