Edito JANvier 2025
Avertissement :
Tout ce qui se déroulera ne sera pas fictif, ce ne sera pas non plus la réalité, acceptons cette étrangeté. Vous aurez peut-être la sensation du déjà-vu, déjà vécu. L’histoire bégaye souvent. Vous vous poserez sans doute la question, pourquoi tout cela n’a pas servi de leçon ?
Vous n’aurez pas de réponse, c’est dans la nature humaine, de ne pas tenir compte de ce qui s’est déjà produit. Les rapports fournis par les conseils scientifiques, non plus, ne servent à rien. Ils finissent dans les tiroirs des ministères, ou pire, jetés telles des boulettes de papier dans la poubelle de l’Histoire.
Les rapports ont beau être affichés et disponibles pour que la majorité puisse mesurer les dangers que nous allons rencontrer, avertir les décideurs pour qu’ils prennent des mesures immédiates afin de répondre aux urgences. En vain, car l’infime minorité que sont les décideurs s’arrangent toujours pour que cela continue et aille vers le pire. En plus, ils arrivent à convaincre une grande partie de la majorité que tout cela est faux, et le nombre de crédules augmente aussi vite qu’augmente le danger de l’irrémédiable, du point de non-retour. La terre est plate, marchons jusqu’au bout ! Est-ce la peur qui provoque cela ? La majorité a d’autres urgences, celles de se nourrir, se loger, se soigner, ce sont des priorités prioritaires.
Il en va de même pour les autres dangers. Nous n’allons pas les détailler. Le temps que vous pouvez accorder à cet édito est limité.
Une dernière chose avant de commencer, rien ne sert de vérifier vos appareils auditifs ou de vous déboucher les oreilles. Il n’y aura pas de son, car ce qui va se jouer en 2025 ne nécessite pas de mots, les plus belles tragédies se jouent dans le silence.
Les gestes et les mouvements, les grimaces et les larmes tout s’exécutera sans un mot, l’orchestre au complet présent dans la fosse soulignera l’intensité des actions, des moments graves, des passages plus joyeux, mais nous n’entendrons aucune note.
Voilà, c’est reparti pour un tour de manivelle.
Tous les figurants sont prêts, les actrices et les acteurs sont maquillés, les projecteurs s’allument, le rideau s’ouvre sur 2025, musique.
Je suis à Toulouse.
Demain, je vais prendre le train pour Paris via Bordeaux.
En attendant, je regarde les clients attablés depuis le café côté cour, de la librairie Ombres blanches et lumières, je dessine, oui, cette année, j’ai décidé de croquer ce que je regarde. Je vais reprendre mon carnet de voyage pour vous raconter les coulisses de l’aventure de Grand-Terre, et Elsa, quand elle sera à mes côtés, dessinera. Et je n’hésiterai pas à demander aux enfants des écoles ou des personnes que nous rencontrerons durant tout le temps de la création de dessiner une cage pour y mettre le mouton.
Je suis dans le café et j’appréhende le voyage de demain.
Est-ce que les voyageurs du TGV ou de l’Intercités de 2025 seront les mêmes que ceux de 2024 ? Est-ce que tout ce que nous avons vécu l’année dernière a eu un impact sur leur vie ?
En-tout-cas, ici dans ce café les gens semblent les mêmes.
J’ai la sensation que je les connais, que je les ai déjà vus. Deux jeunes femmes reproduisent des gestes habituels ; en tout cas, elles sont très à l’aise dans leur gestuelle. L’orchestre entame son premier mouvement tempo andante. J’essaye de lire ce qu’elles disent sur leurs lèvres, c’est difficile, car elles rient autant qu’elles parlent et en plus, elles remuent rapidement leurs lèvres. Les autres clients tournent les pages de leurs livres ou tapent sur le clavier de leurs ordinateurs en suivant les accents des violons. La serveuse renverse son plateau, les verres se brisent en silence, coup de cymbales, mais cela ne dérange aucunement les attablées, ils n’entendent rien. La serveuse est effondrée, ses grimaces sont douloureuses comme le son du basson et les larmes ruissellent sur sa joue, d’une main, elle efface sa faiblesse et traverse la salle en sautillant au rythme des flûtes. Je dessine maladroitement et j’aperçois mon ombre sur le mur du fond. La pluie redouble au-dehors, les gens se pressent, les larmes du ciel coulent sur les vitres du café, le piano commence le deuxième mouvement tempo allegretto.
Demain mon train est à midi, je passerai par le marché de Saint-Aubin, c’est à deux pas de la gare.
Les voyageurs, pensent-ils comme moi à leur voyage ? Pensent-ils aux autres voyageurs ?
J’ai fini mon dessin. Je voudrais le montrer à tous, les violons se mêlent à la fougue du piano, je range mes affaires, et quitte la scène.
Cet édito est terminé, l’auteur est conscient que son discours est décousu.
L’étoffe est légère. Est-il fatigué ? Est-ce la peur ? Ou pire est-ce du renoncement ?
Pourtant, l’auteur voulait vous dire combien il reste combatif, qu’il croit toujours que la Terre est ronde. Il existe une tribu dans la forêt amazonienne, les membres de cette tribu qui ne veulent pas être approchés, alors ils dressent des piques tout autour de leur territoire pour qu’on ne les approche pas. Je vous invite à devenir des porcs-épics, je rassure ceux qui ne touchent pas la viande de porc, le porc-épic est un rongeur. Certes, ces rongeurs limitent leur vie sociale à la reproduction comme les évangélistes. Bon si vous avez une autre idée, je suis preneur.
Le Temps de Vivre vous souhaite une bonne année.
Bon je sens que vous insistez. C’est vrai que j’aurai pu dans le désordre vous parler d’un chouette événement : le festival de musique militaire de la ville de Nice. De la valse musette de Vals, du bracelet électronique de l’autre agité, et au fait qui l’a mal posé ce bracelet ? Darmanin, le vilain. Des 3,5 degrés qui vont finir par arriver avant que je sois un tumulus végétal car on a déjà atteint les 1,5 ; je vous ferai remarquer que j’ai bien bronzé. La bonne nouvelle c’est qu’à cette vitesse, l’humanité aura la peau noire avant la fin du siècle, c’est peut-être cela qui a enfin décidé Le Pen de nous faire l’immense plaisir de nous débarrasser de sa vieille carcasse (bon il a pris son temps le tortionnaire).
De Chido et de Mayotte dévastée et de ses habitants qui ont de la chance d’être français, n’est-ce pas Manu ? Des radars hors service pour contrôler les migrants quittant les Comores et qui voguent en pères peinards sur la grande mare des canards à bord de leurs kwassa kwassa, heureusement il y a un Falcon 50 qui décolle tous les jours depuis l’île de la Réunion à plus de 3 000 km, pour vous surveiller tout ça, et cela, coûte un fric de dingue ; c’est quoi ça ?
J’aurais pu vous parler de Poutine qui a invité le boucher de Damas pour qu’il lui découpe quelques côtelettes sur des Ukrainiens, de Trump number one et de son délire (pas tant que cela) de l’Amérique partout. Il a voulu le Groenland, il a eu le Groenland, il a voulu le Canada, il a eu le Canada, il a voulu le Canal de Panama, il a eu le Canal, il a voulu la Normandie, il a eu la Normandie, comme toujours. En-tout-cas, rassurez-vous, il n’ira pas à Paris ; d’ailleurs, il a horreur de tous les flonflons de la valse musette et de l’accordéon…
Vous voyez qu’il ne fallait pas insister, j’ai épuisé votre patience.
Aussi, je préfère avant de vous laisser regarder votre série, vous décrire mon dessin, un vol lent des flamants roses qui passent au-dessus de la lagune de Thau. Le vent chiffonne l’eau. Le rose et le blanc. La braise du soleil qui s’éteint dans l’humidité du soir qui vient. Les flamants planent dans le mouvement lent des violons et vont se poser sur le mur du fond dans le café des ombres blanches et lumières.
Nous vous souhaitons une très belle année.
Appel à candidature · Nouveaux horizons
L’appel à projets est désormais clôturé.
Nous remercions tous les artistes pour leurs propositions et sommes en cours d’examen des candidatures. Nous vous tiendrons informés des suites prochainement. Merci pour votre engagement et votre créativité !
Pour l’année 2025, Rumeurs Urbaines – Fabrique lance son appel à candidatures Nouveaux horizons.
Pour qui et quels projets ?
- aux projets de conte et des arts du récit en début de création. Vous êtes au début de votre projet, les idées et les mots ne vous manquent pas, mais tout reste à construire et structurer.
- aux projets ou aux artistes professionnels ayant obtenu le soutien d’autres manifestations et/ou structures d’accueil
- Une attention toute particulière sera portée aux projets qui s’adressent aux jeunes (6 – 15 ans).
Le soutien apporté :
- Un apport en coproduction sous réserve d’obtention de financements publics (apport maximum 5 000 €).
- Un temps de résidence entre avril et décembre 2025 chez nos partenaires (théâtres, médiathèques, établissements scolaires…)
- Accompagnement à l’écriture, la dramaturgie ou à un endroit qui vous importe (temps d’échange avec Rachid Akbal 14h maximum),
- Soutien sur d’éventuels questionnements administratifs.
- Potentiellement, une présentation du projet sous différentes formes, lors du festival Rumeurs Urbaines, dont la 26e édition se déroulera en octobre 2025.
L’artiste / la compagnie nous partagera ses avancées (texte, production, etc.) tout au long de l’accompagnement.
Pour consulter l’appel à projet, cliquez ici.
Sac à histoires
Contes pour tous âges
Lundi 13 janvier à 10h au collège François Truffaut – séance scolaire
Lundi 27 janvier à 14h à la médiathèque de Taverny – séance scolaire
Retour à Ithaque
Spectacle participatif
Vendredi 31 janvier à 18h30 au centre social Petit-Colombes
Vendredi 7 mars à 14h au centre social Petit-Colombes – séance scolaire
Rumeurs Urbaines
Festival et fabrique du conte et des arts du récit
La 26èème édition aura lieu en octobre 2025.