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Mon vieux et moi

Qu’est-ce qu’il m’arrive d’aimer les vieux ?

Pierre, jeune retraité, adopte Léo, 99 ans. Au fil des jours passés ensemble, les deux hommes s’apprivoisent, partageant les rituels du quotidien et aussi, peu à peu, leurs souvenirs. A force de tendresse et de complicité, ils dressent un rempart à la solitude et changent la mort en extravagante métamorphose. Mon vieux et moi offre une vision sans complaisance du grand âge et de la fin de vie pour mieux dire le besoin d’être ensemble et de transmettre.

Tout public à partir de 13 ans
Durée : 1h10

L’écrivain québécois Pierre Gagnon avait imaginé cette trame pour son roman Mon vieux et moi. Rachid Akbal s’en empare pour sa pièce. C’est bouleversant de tendresse et de lucidité parfois glacée. C’est grave sans être triste. C’est émouvant et drôle, cru sans être vulgaire. Sans tabou ni tromperie, on saisit l’instant fragile, la parcelle d’humanité qui ne cache pas le « naufrage ».
Bernard Magnier pour Le TARMAC

 

 

Distribution

D’après Mon vieux et moi de Pierre Gagnon
Mise en scène : Julien Bouffier, Rachid Akbal
Avec Rachid Akbal, Pierre Carrive
Création sonore : Clément Roussillat
Lumières : Hervé Bontemps
Décors : Jean-Pierre Benzekri
Tapissière accessoiriste : Roselyne Breschi

Production

Production Cie Théâtrale Le Temps de Vivre
Avec le soutien de la DRAC Île-de-France, Ministère de la culture et de la communication dans le cadre de l’aide à la production dramatique Spectacle créé en résidence au Tarmac à Paris, au Centre culturel Max Juclier à Villeneuve-la-Garenne, à la Salle Jacques Brel à Champs-sur-Marne et aux Bancs Publics – lieu d’expérimentations culturelles à Marseille.
Remerciements Théâtre de Lenche (Marseille) | Fleur Duverney-Prêt, Cie La Innombrable (Marseille) | Aïssa, restaurant Au bord de l’eau (Villeneuve-la-Garenne).

Calendrier

Tournée 2014-2015

Du mardi 3 au samedi 7 février 2015 au Tarmac, scène internationale francophone à Paris (75)
Vendredi 13 février 2015 à 20h30 à la salle Jacques Brel à Champs-sur-Marne (77)
Vendredi 13 mars 2015 à 20h30 & samedi 14 mars à 16h à l’Espace 89 à Villeneuve-la-Garenne (92)
Vendredi 24 avril 2015 à 20h30 à l’Espace culturel Larreko à Saint-Pée-sur-Nivelle (64)
Du 5 au 23 juillet 2015 à 17h45 au Théâtre La Condition des Soies à Avignon (84)

Tournée 2015-2016

Mardi 8 décembre 2015 à 20h30 à l’Avant-Seine / Théâtre de Colombes (92)

Tournée 2016-2017

Samedi 11 mars 2017 à 20h30 et dimanche 12 mars à 16h au Théâtre de l’Abbaye à Saint-Maur (94)
Mardi 14 mars 2017 à 19h à la MJC Intercommunale- Salle Sabine Sani à Ay (51)
Vendredi 7 avril 2017 à 14h et 20h30 à La Canopée, scène des écritures et du spectacle vivant à Ruffec (16)

Vu par la presse

Sobre, tendre et poignant, le portrait de cette fin de vie reflète la complicité du duo qui s’apprivoise et expérimente un quotidien bientôt troublé par un profond désordre. Rachid Akbal et Pierre Carrive mettent en œuvre un jeu sans pathos ni angélisme, tout en fragile humanité, où les corps racontent plus que les mots, jusqu’à une scène finale onirique célébrant la grandeur de la vie.
Agnès Santi, la Terrasse

L’une des grandes réussites de la mise en scène est de suggérer beaucoup de choses plutôt que de les montrer de façon trop directe. En effet, cette pièce aborde des thèmes particulièrement difficiles autour de la fin de vie et du grand âge. Un simple paquet de couches et une bouteille d’eau renversée servent, par exemple, à évoquer en filigrane l’incontinence et les autres conséquences de la déchéance physique.
Cristina Marino, lemonde.fr

Les comédiens sont authentiques et talentueux. Pierre Carrive et Rachid Akbal regorgent de sensibilité et de sincérité dans le jeu qui se déroule en presque huis-clos dans l’appartement que Pierre occupe avec un hamster boulimique d’épluchures d’orange.
Amélie Blaustein-Niddam, Toute la culture

Intentions

On ne naît pas vieux, on le devient

Nous avons commencé par poser un jeu simple et somme toute naturaliste pour déposer les premières strates du spectacle. Puis le jeu s’est développé pour devenir physique, à la limite de la chorégraphie. Ce corps à corps permet de traduire les moments dramatiques, il dit les tensions, la violence des sentiments, la complicité et l’amour qui se nouent entre les personnages.
Nous avons fait le choix de ne pas toujours incarner Léo, l’homme de 99 ans. Au début, sa présence physique est juste dessinée, évoquée. C’est un fauteuil vide qu’on impose au spectateur. Le narrateur s’adresse au fauteuil vide et, quand son ami entre en scène, lui aussi regarde le fauteuil vide, comme si Léo y était présent. Cette codification passe par le jeu, nous disons au public : oui le fauteuil est vide, on le sait, mais on fait comme si Léo était là, on joue à faire comme si.
Le comédien qui joue l’ami du narrateur annonce, par petites touches successives, la présence à venir de Léo. Puis il devient Léo. La vieillesse est ici une matière qu’on usine pour parler du vieillissement. Ce vieillissement est nourri par les allers et retours hors du plateau des deux comédiens. Ils s’adressent d’une façon distanciée au public, ils racontent les anecdotes de leur passage dans une maison de retraite. Tout cela participe à la fabrication en direct du spectacle.

Espace et temps : de la rétractation des possibles à la reverdie finale

Nous construisons un espace dépouillé, un appartement délimité par un tracé extérieur au sol. Au départ le spectacle s’ouvre sur la pénombre, puis lentement une lumière s’allume derrière un fauteuil, et le jeu commence, là, autour du fauteuil.
Le temps s’allonge, on en use, on prend le temps qu’il faut pour faire les choses. On commence par la retraite et tout ce temps que nous offre cette petite mort, la fin de la vie active, pour ne pas simplement le dire mais le vivre.

Plus tard, les deux personnages, le narrateur et son ami (celui qui installe des rampes et sécurise l’espace pour celui que tout le monde attend, Léo, le vieux de 99 ans,) collent des bandes au sol pour confiner l’espace, le centrer autour du fauteuil. Ce dessin au sol symbolise à la fois un lieu qui enferme et un lieu qui sécurise. C’est le temps de la métamorphose de l’espace, pour créer le terrain favorable à l’apparition attendue du personnage de Léo, et enfin pour donner une ampleur aux complicités qui se nouent.

Rapidement l’espace s’ouvre par le jeu des lumières (tout au long de l’histoire, des lampes apparaissent et, au final, elles composeront un bouquet de lumières, jusqu’à l’explosion lumineuse). On découvre tout l’espace scénique et les objets du quotidien (la cage du hamster, le grille-pain, la cafetière, le réfrigérateur). Puis, le désordre s’empare de l’espace, on le salit, on le souille, et, dans ce chaos, surgit l’éclaircie. La réalité s’efface. On s’achemine vers la fin de l’histoire, l’espace devient irréel. Au temps du combat succède le temps pour souffler, le temps pour s’en aller, quitter ce monde. On bascule dans le monde intérieur de Léo, apparaît un grizzli, symbole du grand-père, de la sagesse aussi. Le réfrigérateur s’ouvre en grand, on entre dans l’onirisme.

Son et musique pour dire l’indicible

On entend du son ou de la musique quasiment en continu. Et quand la musique et les sons se taisent, le silence s’entend comme une respiration, un souffle intérieur. On entend des lignes mélodiques populaires, des musiques rythmées, l’univers sonore impose des atmosphères, dicte le tempo.

A la toute fin, une scène enregistrée où l’on entend les deux personnages voyager en voiture, par -30°C, puis en traineau, pour aller voir un bateau briser la glace du fleuve Saint Laurent. Cette joyeuse scène d’anniversaire réaliste contredit ce que l’on voit sur le plateau : les deux personnages entrent dans le réfrigérateur, le narrateur met sur la tête de Léo la tête d’un grizzli. En même temps, elle amplifie l’onirisme de la scène finale.

Extraits

« Si vivre avec une personne âgée apporte de grands questionnements, je constate aujourd’hui que bien des réponses sont facultatives. »

« Voilà, c’est tout. ça s’appelle vieillir. Jamais on ne raconte ces choses-là, bien sûr. ça n’intéresse personne. »

« Sans grand discours, par des gestes et de simples intentions, cet homme m’enseigne comment vivre harmonieusement.»

« Les vieux oublient, s’étouffent, font répéter, voient trouble, tombent, n’en veulent plus, en veulent encore, ne dorment plus la nuit, dorment trop le jour, font des miettes, oublient de prendre leurs médicaments, nous engueulent tant qu’on serait tenté de les engueuler à notre tour, pètent sans le savoir, répondent quand on n’a rien demandé, demandent sans attendre de réponse, échappent puis répandent, ont mal, rient de moins en moins, gênent le passage, s’emmerdent, souhaitent mourir et n’y parviennent pas… »

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